Façonnant des paysages, des traditions, mais aussi à l’origine de grandes et petites histoires, les vins de Bourgogne sont loin d’être un simple breuvage. Même s’il ne représente que 3 % du vignoble français, ce vignoble historique modelé depuis le Moyen Âge est riche de domaines aux allures modestes et pourtant de grand prestige. Un prestige que le vignoble doit également à ses terroirs et climats, incroyablement diversifiés.
Deux cépages règnent en maître
Le Pinot Noir
À l’origine des Grands Crus rouges de Bourgogne, mais aussi de toutes les AOC communales en rouge de la région, le pinot noir a parcouru bien du chemin. Déjà évoqué au temps des Romains, l’aîné des cépages bourguignons se distingue par ses grappes petites et compactes, à la peau fine et délicate.
On reconnaît également le pinot noir à sa palette aromatique particulièrement variée et complexe en raison de la multiplicité des terroirs. Il en résulte des vins rouges de Bourgogne à la robe d’un rouge vif et brillant, un nez agréablement varié et une bouche ronde aux tanins affirmés.
Le Chardonnay
Contribuant aussi généreusement à la réputation des vins de bourgogne, le Chardonnay fait partie des cépages les plus plantés dans le monde. Comptant parmi les descendants du pinot noir, le Chardonnay comprend des grappes allongées au jus sucré.
Là encore, le climat et le terroir qui l’accueillent influencent grandement sa personnalité : un nez tantôt délicat, des arômes souvent puissants et une bouche souple.
Un climat et un sol propices
Proposant un climat semi-continental, aux influences océanique et méditerranéenne, la Bourgogne se distingue par des hivers froids et des étés chauds. On peut penser que les orages de grêle en été et les hivers particulièrement froids sont hostiles à l’épanouissement de la vigne. Et pourtant…
Le soleil matinal limitant les risques de gels, et les 1 300 heures de soleil entre avril et septembre contribuent considérablement à l’épanouissement et la maturation des grappes. N’oublions pas les températures avoisinant les 20 degrés en été, et les précipitations échelonnées influençant la croissance des cépages. Sur certaines parcelles, le vent du nord, quant à lui, participe à la réduction de l’hygrométrie.
Toutes les conditions semblent donc réunies pour permettre au cépage pinot noir, pourtant difficile à cultiver à cause de sa grande sensibilité aux maladies, de se sentir à son aise sur les sols bourguignons. Des sols façonnés par divers soulèvements et effondrements naturels s’étant produits depuis l’ère primaire.
À toutes ses modifications et influences naturelles s’ajoute l’action de l’homme. L’exposition de la vigne en coteaux et l’orientation de la vigne (sud-sud-ouest) ont effectivement permis de faire ressortir tout le meilleur du vin de Bourgogne.
Les appellations de Bourgogne
Si les climats et terroirs sont nombreux en Bourgogne, les appellations le sont également. Actuellement au nombre de 84, celles-ci peuvent être hiérarchisées en 4 niveaux : les appellations régionales, communales (villages), les premiers crus et les grands crus.
Cinq régions se distinguent : le Chablis, connu pour ses vins blancs et secs, la Côte de Nuit, accueillant des villages de renom comme Nuits-Saint-Georges, la Côte de Beaune, proposant de beaux vins rouges, la Côte chalonnaise mettant en avant des blancs et des rouges, et le Mâconnais où les blancs de Chardonnay règnent en maître.