Synonyme de festivité, le Beaujolais Nouveau retrace à lui seul toute une histoire, celle d’un vin français dont la mise en vente est définie par une loi. Si sa date de sortie est réglementée, celle-ci est aussi très attendue par les amateurs. Unique également dans sa fabrication, le Beaujolais Nouveau est indétrônable sur les tables en fête ! Son nom désigne d’ailleurs aussi un événement qui a vite traversé nos frontières. Voici, en quelques lignes, l’histoire du Beaujolais Nouveau et ce qui fait tant sa particularité.
Une page d’histoire
Le Beaujolais Nouveau est un vin primeur produit sur les terroirs du même nom, le Beaujolais, se déroulant entre Lyon et Mâcon. À la différence des autres vins vendus sur le territoire français, la sortie de ce vin particulier est régie par une loi. Un arrêté datant de 1951 et qui a été publié dans le Journal officiel.
Cette loi interdit aux producteurs de faire sortir de leurs chais les vins AOC de la récolte 1951 avant le 15 décembre 1951. Elle fut mal accueillie par les syndicats viticoles du Beaujolais qui obtiennent gain de cause auprès de l’Union viticole du Beaujolais. Celle-ci leur autorise, le 13 novembre de la même année, à mettre leurs vins primeurs sur les étals avant le 15 décembre. Les étiquettes de ces vins en primeur doivent néanmoins comporter la mention « nouveau ». C’est ainsi que le nom Beaujolais Nouveau voit le jour !
La date de sa sortie, quant à elle, fut au cœur des débats entre 1951 et 1967. La commercialisation des Beaujolais Nouveau est fixée au 15 novembre entre 1967 et 1985. Ce ne sera qu’à partir de l’année 1985 qu’une date officielle est annoncée. Le Beaujolais Nouveau sera désormais commercialisé le troisième jeudi du mois de novembre à minuit.
Depuis, la sortie du vin primeur du Beaujolais est rapidement devenue un événement de portée internationale. Effectivement, ce n’est plus uniquement en France qu’il est attendu. On l’attend aussi à l’autre bout du monde comme au Japon où il connaît un véritable succès depuis les années 2000.
Qu’est-ce qui caractérise le Beaujolais Nouveau ?
Le cépage
L’autre histoire du vin Beaujolais Nouveau, elle commence avec un cépage qui fait ressortir le meilleur de ses terroirs. Il s’agit du Gamay Noir à jus blanc, un raisin particulièrement fertile poussant sur les sols granitiques et pauvres du Beaujolais. Des sols qu’il apprécie pourtant beaucoup et qui lui permettent de donner naissance à des vins fruités, gourmands et frais.
La méthode de vinification
Le Gamay apporte chaque année de subtiles nuances dans son expression. Son caractère joyeux peut aussi librement se dévoiler grâce au mode de vinification. C’est une technique spécifique qui permet de produire un vin légèrement tannique, mais aussi généreux, onctueux, souple et facile à boire. Il s’agit de la macération carbonique qui consiste à mettre les raisins entiers, à peine foulés, dans une cuve fermée saturée en CO2 durant 4 jours.
Aussi appelée macération traditionnelle, cette méthode permet au raisin de s’auto-fermenter. Grâce à cette méthode de vinification, tous les organes végétaux peuvent respirer. On parle de métabolisme anaérobie qui ne se produit que lorsque la baie des raisins plonge dans une atmosphère de CO2. Parce qu’aucune levure n’est ajoutée, le vin laisse s’échapper des arômes typiques qui donnent au Beaujolais Nouveau toute sa particularité.
Les accords mets et vins
Le Beaujolais Nouveau est reconnaissable à sa robe rouge claire et brillante. Jadis standardisé et exprimant un goût de banane ou de bonbon anglais, ce vin primeur a vite fait peau neuve depuis que les vignerons ont retiré la levure lors de la vinification. Le Beaujolais Nouveau révèle désormais toute la singularité et la diversité de ses terroirs aux sols variés.
Parce qu’il exprime à lui tout seul le plaisir et la convivialité, on l’accompagne volontiers avec des mets simples de tous les jours. Peu tannique, ce vin séduit pour ses arômes de fruits rouges qui font bon ménage avec les plats de charcuterie, de viandes froides et de fromages.
Le Beaujolais Nouveau trouve aussi aisément sa place aux côtés des plats hautement gastronomiques comme les queues d’écrevisses. Si vous êtes amateurs de plats de bistrots, vous prendrez beaucoup de plaisir à l’accompagner avec vos saucissons briochés, volailles rôties et viandes de veau grillées.